Notre génération est la première qui vivra moins bien que celle de nos parents. Tous nos acquis sociaux sont attaqués par les gouvernements successifs : retraite, sécurité sociale, services publics...L'éducation est au centre de cette offensive libérale. Nous subissons tous les jours des discriminations: difficultés à trouver un travail ou un logement, à vivre sa vie et sa sexualité librement, pas d'allocations d'autonomie, précarité généralisée pour ceux qui travaillent... Nous sommes aussi les premières victimes des violences policières: contrôles d'identité, répression contre les mouvements de jeunes, contre les jeunes d'origine immigrée...Les jeunes n'ont pas tous de place ni d'avenir certain dans cette société. Parce que nous sommes révoltés contre ces injustices, nous sommes souvent prêts à nous battre contre ce système.
Le CPE est le meilleur exemple de la force d'impulsion que représentent les jeunes dans la construction d'un mouvement social. Nos intérêts sont liés à ceux du monde du travail et nous sommes souvent arrivés, par nos luttes, à établir une convergence avec les travailleurs.
Notre combativité s'est largement exprimée récemment. Depuis 2002, chaque année a vu un mouvement massif dans la jeunesse: contre Le Pen, la guerre en Irak, le LMD, la loi Fillon dans les lycées, le CPE, sans oublier les grèves des jeunes précaires(FNAC...), et les révoltes dans les quartiers.
Les derniers mois l'illustrent encore: lutte massive des étudiants et des lycéens contre la LRU, révolte à Villiers-le-Bel, rôle central des jeunes cheminots dans la grève à la SNCF, mouvement lycéen contre les suppressions de postes...
Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle génération qui rentre en politique par la lutte. Nous avons accumulé une expérience de lutte importante. A nous de mettre cette expérience à profit, en préparant activement les futures bagarres, pour cette fois-ci stopper l'offensive et obtenir de réelles victoires. Pour mieux réussir les prochaines luttes, nous pensons qu'il y a un besoin urgent de s'organiser. Nous devons renforcer l'organisation collective sur notre lieu de travail et/ou d'études. Mais les jeunes doivent aussi se réapproprier une perspective politique.
Nous sommes des milliers à nous poser des questions au delà de nos luttes: comment passer d'une grève défensive à une grève offensive? Comment nous structurer pour être plus efficaces? Quelle société voulons-nous?
A l'heure actuelle, aucune organisation politique ne répond à ces questionnements, ni n'incarne la radicalité de la jeunesse. La gauche institutionnelle évolue chaque jour davantage vers l'intégration au système capitaliste, l'extrême gauche est trop faible et divisée pour représenter une réelle alternative.
C'est pourquoi nous nous reconnaissons dans l'appel lancé par la LCR et les JCR à construire un nouveau parti anticapitaliste. Nous pensons que cette démarche peut réunir tous ceux qui ne lâchent rien dans les luttes quotidiennes, et qui veulent se battre pour renverser ce système, pour une autre société. Plus nous serons de jeunes à nous investir dans ce projet, à l'enrichir par nos expériences et nos idées, à nous l'approprier, plus ce nouveau parti sera utile.
Pour que notre radicalité et notre combativité puissent s'exprimer dans ce nouveau parti, les jeunes doivent pouvoir s'y retrouver dans des réunions communes de débat et de décisions. Nous avons besoin de faire nos propres expériences, de prendre nos affaires en main. Tout en étant entièrement parti prenante et intégrés au processus global du nouveau parti, cette liberté permettre aux jeunes d'entraîner les moins jeunes, et d'apprendre en permanence au contact des plus expérimentés.
S'organiser dans un parti permet d'avoir des contacts, des expériences et des décisions stratégiques communes avec des gens qui n'ont pas le même âge, pas le même métier, pas le même statut social que soi-même.
Nous voulons un parti des luttes internationalistes, antiracistes, écologistes, pour les droits des femmes et des LGBTI. Nous voulons un nouveau parti pour préparer un changement révolutionnaire de la société c'est-à-dire la fin du capitalisme, de la propriété privée des principaux moyens de production, du pillage de la planète et de la destruction de la nature.
Nous voulons une société capable de satisfaire les besoins sociaux, débarrassée de toutes les formes d'exploitation et d'oppression de classe, de genre, d'âge, d'origine, et où la démocratie permette à toutes et tous de décider réellement.
Ce nouveau parti est élaboré collectivement lors du processus en cours; il sera ouvert à tous les anticapitalistes, avec ou sans expérience des luttes, et contrôlé démocratiquement par ses militants!
40 ANS APRÈS MAI 68, PASSONS DE LA RÉVOLTE A LA RÉVOLUTION, PRENONS PARTI!!!
